Le travail après #MeToo

Le travail après #MeToo

Cet article est une traduction de l’article original du Guardian. Le seul intérêt de ce billet est de fournir des données statistiques. En bonus, vous pouvez vous amuser à décortiquer à votre aise la rhétorique féministe qui parvient, logique Shadok oblige, à se présenter en victime de ses propres actes...


Les hommes évitent maintenant les femmes au travail – un autre signe que nous sommes punies pour #MeToo

Il s’agit déjà d’une nouvelle forme de blâme imposée aux victimes. Une façon subtile de les remettre à leur place.

Il semble que Mike Pence soit un pionnier dans le domaine. Le célèbre vice-président des USA refuse, par exemple, de dîner avec une femme autre que la sienne – Désormais, les managers masculins des entreprises américaines semblent suivre son exemple.

Une réticence de plus en plus claire

Une nouvelle étude, qui devrait être publiée dans le journal Organizational Dynamics, révèle que les hommes sont significativement plus réticents à interagir avec leurs collègues féminines.

Parmi les faits marquants de la recherche, on apprend que :

  • 27% des hommes évitent des rendez-vous en tête-à-tête avec leurs collègues féminins. Oui, vous avez bien lu, presqu’un tiers des hommes sont terrifiés à l’idée de se retrouver seuls dans une pièce avec une femme.
  • 21% des hommes disent qu’ils seraient réticents à engager des femmes pour un travail nécessitant des interactions trop proches comme un voyage d’affaire, par exemple.
  • 19% des hommes hésiteraient fortement à engager une femme attirante.

Les données ci-dessus ont été collectées en début 2019 parmi des travailleurs dans un large éventail d’entreprises. Les chercheurs avaient posé les mêmes questions au début de 2018, juste au moment où le #MeToo commençait à prendre de l’ampleur.

Il est déprimant de constater que les choses semblent empirer avec le temps. En effet, 15% des hommes déclaraient, en 2018, être réticents à engager des femmes pour des travaux nécessitant des interactions proches avec les femmes contre 21% en 2019 (soit 40% de plus qu’en 2018).

Ce ne sont pas seulement les hommes qui ont peur des femmes.

Les femmes aussi semblent être de plus en plus prudentes quand elles recrutent des femmes. Les résultats du sondage de 2018 ont ainsi révélé que 10% des hommes et des femmes disent s’attendre à être moins volontaires qu’avant dans l’engagement des femmes attirantes. La misogynie intériorisée est décidément une plaie. (Note de l’auteur : Les résultats de 2019 pour les femmes ne sont pas encore publiés.)

Il y a eu beaucoup de discussions à propos des « zones grises » de l’affaire #MeToo.

A les entendre, le harcèlement sexuelle serait difficile à comprendre pour les hommes car ils ne saurait pas ce qui relève du harcèlement sexuel ou non. Des hommes sont même effrayés à l’idée de serrer la main aux femmes au cas où elles penseraient que cela soit du harcèlement ! C’est bien plus facile de se contenter d’éviter tout contact avec autrui !

Malgré tout, l’étude réfute complètement l’argument que les hommes soient confus au sujet de ce qui constitue un comportement inacceptable. La toute première chose que les chercheurs ont fait a été de définir le harcèlement avec 19 comportements comme “envoyer des courriels coquins” ou “plaisanter avec une subordonnée”, par exemple. Ils ont demandé aux participants de classer ce qui relève du harcèlement ou non. Et sans surprise, les deux sexes sont sur la même longueur d’onde quand il s’agit de définir le harcèlement.

Note du traducteur : il s’agit ici d’une simplification excessive. D’autres données témoignent de différences marquées sur certains actes.

« La plupart des hommes savent ce qu’est le harcèlement sexuel et la plupart des femmes également. » déclare Leanne Atwater, professeur à l’université de Houston et un des auteurs de l’étude, à la revue de Harvard Business. « L’idée que les hommes ne soient pas au fait de leurs comportements inappropriés ou que les femmes feraient une montagne d’une taupinière est largement fausse. Bien au contraire, les femmes sont même bien plus indulgentes que les hommes dans ce qu’elles définissent comme harcèlement. »

Le retour de bâton

Donc voilà : La plupart des hommes connaissent bien la différence entre un câlin amical et un câlin malaisant. Ils sont parfaitement conscients de ce qui relève ou non du harcèlement. Pourquoi pensez-vous que tant d’hommes ont peur d’interagir avec d’autres femmes au travail ?

Peut-être que la réponse à cette question est qu’un grand nombre n’ont pas peur d’être accusé de quelque chose mais sont furieux de l’événement #MeToo. Ils sont furieux d’avoir l’obligation de réfléchir à leur comportement, d’interroger les dynamiques de pouvoir qui ont toujours été considérées comme allant de soi. Ainsi, ils punissent les femmes en les évitant.

Je pense qu’il est intéressant de noter que la revue du Harvard Business donne un aperçu des résultats pour l’étude de 2019 est intitulé « Le retour de flamme de #MeToo ». Vous constaterez beaucoup de choses dans ce titre et ce cadrage implique de façon subtile que #MeToo est allé trop loin, entraînant un retour de bâton présenté comme naturel.


Que penser de cet article au final ?

L’article illustre bien un trouble de plus en plus visible dans le monde du travail post-MeToo. Pour ce qui est de son explication, elle est ridicule et puérile. La plupart des gens qui travaillent ont mieux à faire que de “punir les femmes” pour le dernier hashtag à la mode. Paranoïa, quand tu nous tiens !

En revanche, il est normal que les hommes cherchent à se protéger au travail. Si c’est aussi votre cas, pensez à jeter un oeil à notre article sur MGTOW au travail.

,

4 réponses à “Le travail après #MeToo”

  1. Un article excellent !

    C’est exactement ça. Rester à distance, manger à la cantine qu’avec ses collègues masculin. Dire bonjour en agitant la main ( C’est pour ça que le Japon à du bon et le mérite d’effectuer ce fameux salut, main sur les cuisses, tête penchée en avant et pas de sourire, avec homme ou une femme. On devrait instaurer ça En France. On sert pas la main et tout le monde et d’accord… ). Aussi, tenir la porte en laissant un espace de passage comme si on attraperai la peste, dire merci sans exagérer un sourire et faire un mouvement de la tête approbateur ne plus monter après (derrière) dans les escaliers… Et j’en passe. Il nous faudrait un mode opératoire tient !

    Comme le dit l’article, c’est purement de la prévention, de l’anticipation. Et c’est tant mieux ! Ce qui est intéressant également c’est de voir que des Femmes ont aussi peur d’enrôler des Femmes excluant l’obligatoire choix du genre (l’orientation ..). On est donc dans la détection d’une menace d’un caractère “particulier” (ou d’une personne) et aussi une prise de conscience du danger que peut représenter la “contamination” du mouvement évoqué dans l’article sur une personne.

    Cet article m’a donné envie de raconter cette petite histoire arrivée sur mon lieu de travail.

    Deux collègues de travail (H et F), que rien n’oppose. Se parlent dans les couloirs, déjeunent ensembles, rient à gorges déployées sur l’open space.. Bref Une vie professionnelle que rien n’entache. Chacun à son propre caractère, c’est même pour ça qu’ils s’entendent bien, de l’humour gras, la moquerie facile, des pauses en veux tu en voila, cafés clopes etc etc… Mais aussi chacun sa vie en dehors du lieu de travail. Ca semble propre.

    Puis…

    Un jour de tension, ce qui peut arriver dans n’importe quel boulot, on doit mettre les bouchées doubles et aussi trouver un responsable.. Ah oui j’ai oublié 😉 Ce collègue, quand il doit travailler arec ( nous et ) cette collègue, est un peu son responsable “hiérarchique” puisqu’il est au dessus de notre “pole” au niveau responsabilité etc.. Ce n’est pas non plus le boss… Et ce fameux jour de tension, quelque chose coinçait dans l’organisation… Ils nous a fallut remonter quelque historiques dans les emails regarder qui à fait quoi et qui à dit quoi… Jusqu’à là, rien de grave, il fallait JUSTE voir là ou ça grippait à peine pour relancer une prestation engagée vers un client. Comme à son habitude, cette fameuse collègue avait mit les pieds dans le plat, vu le personnage, on lui passerait l’éponge une fois de plus. Ce fameux collègue, lui, a du trouver une solution et forcément s’entendre avec le client se voyant repousser un rendez-vous… Ce fameux collègue, a aussi du rendre des comptes à Notre responsable. Dans son mail il expliquait que même avec toutes les excuses qu’il a faites au client pour décaler une date de RDV… Bah .. Non il restait furieux et voulait maintenir la 1er date confirmée auparavant et blablabla. Ce qui nous forçait à réquisitionner un technicien qui lui même devait désorganiser son planning pour aller chez ce client.

    Et,

    Comme à l’accoutumé, Ce collègue use d’un peu d’humour pour faire passer la pilule. je me rappelle que dans son mail, (on était en copie… Service oblige..); Il avait écrit quelque chose comme ça…
    ” Désolé mais j’ai eu beau le convaincre, mais comme on dit, ‘on ne pourra jm faire changer d’avis, même la plus belle des fille et la plus belle fille du monde ne pourra jm donner ce qu’elle a ! “. J’avoue que l’auteur n’est pas un artiste dans l’utilisation des expressions et autres proverbes. Mais ces quelques mots ont eu pour effet de le désigné comme “UN GROS PORC”, “UN MISO”, des “MON DIEU JE NE ME DOUTAIS PAS QU’IL ETAIT COMME CA !!!”….

    Cette collègue outrée, qui s’est forcément sentie visée ( pour le ‘BELLE’ ?” ou le ‘FILLE’ ? ), n’ a pas mis plus de 15 Mn pour alerter d’autre collègues à elle pour montrer du doigt sur son écran la phrase zoomée + 5 en touchant les mots avec l’index et les lire à haute et intelligible voix. Toujours dans les 15 mn, un aller-retour chez les Rh. Pour manifester une blessure et un gout d’offense qui devait s’étendre à toute la gente féminine de la société !

    Un retour de bâton magistrale pour “quelques mots” tirés d’en plus d’une expression qui peut trainer dans toutes les bouches et pour qualifié n’importe quel situation et pour n’importe qui.

    Et après ? Qu’est-ce qu’on aura retenu dans cette histoire ? L’erreur ou l’accusation ?

    Heureusement que par la suite, c’était tellement gros que ça en devenait risible. Il à fallut quand même l’intervention d’un esprit un peu rationnel et optimiste pour balayer le doute. Tout ça ne méritait pas une telle sanction. Au final pas d’excuses bien sur ! Même si les acteurs on été lavés de tout soupçons. Et on se demande parfois qui était la victime…

    Aujourd’hui qui se pavane dans les couloirs, café clopes, 3-5 pauses dans la matinée… ? Rire tête en arrière, arriver à 9h30 quand on commence à 8h30 ?? Et… Qui a décidé d’aller voir si l’herbe était plus verte ailleurs ?

    Je vous laisse deviner

    • Merci beaucoup pour votre témoignage !

      Votre collègue a bien du courage pour avoir tenu face à cette tempête dans un verre d’eau sans craquer : L’hystérisation du milieu de travail a fini par y gâter les relations hommes/femmes et la réputation d’un homme dans son milieu professionnel tient désormais à peu de choses.

      Plus que jamais, la meilleure façon de survivre dans ce milieu sera d’être le plus discret et le plus professionnel possible.

  2. Perso, je comprend parfaitement ces hommes qui tentent de se protéger.
    Il est tellement facile pour ces dames de briser la carrière d’un homme que ca en devient risible (enfin si on a un sens inné pour l’humour noir) ..
    Mais de toutes façons , ne nous leurrons pas, même cette tentative de “protection” sera “réprimandé”, Une nouvelle fois on demandera a ce que les hommes “acceptent le risque” , on leur demandera d arrêter de fermer la porte lors des entretiens en tête à tête avec une dame; on aura droit a un “quota” obligatoire quant au nombre de coup qu’on doit obligatoirement boire avec une collègue, on sera obligé de prendre l’ascenseur avec ces demoiselles même si l’on sait que l’on risque de se faire émasculer professionnellement , et socialement (vive les réseaux sociaux), si jamais la “collègue” en question à décider de vous montrer du doigt, on nous demandera d’éviter au maximum les sorties entre “potes de boulot” pour y inclure des collègues féminines . Tout ca bien réglementé sous le couvert de la sacro sainte “mixité”..Et si jamais vous refusez le Diktat de la Doxa, vous aurez droit à un entretien avec le DRH , suivie d’une formation sur “l’inclusion des femmes dans le monde du travail”…
    La plantation avait déjà posé des murs et des barbelés, là elle construit des miradors..

  3. Finalement, ce sont les femmes elles-mêmes qui se punissent en s’en prenant perpétuellement aux hommes, et en leur reprochant d’être les responsables de tous leurs malheurs personnels ! Qui voudrait, après cela, continuer à subir de telles récriminations ? C’est la conclusion logique qu’aurait dû en tirer l’auteur de cet article, et pas celle qui voudrait que les hommes chercheraient à les “punir” (sic) les femmes ! Mais ce genre d’article est à prendre avec précaution, tant les données qu’ils avancent sont en réalité difficile à prouver, dès lors qu’elles se fondent sur des enquêtes d’opinion qui sont très peu objectives : il s’agit plus d’un “ressenti” que d’un élément factuel indiscutable.

Répondre à BlackKnight Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.